|
|
|
|
|
Un symbole et des pionniers pour la protection des faux travailleurs autonomes
28/09/2005 04:17
D epuis maintenant 5 ans, les messagers à vélo luttent ensemble pour l’amélioration de leurs conditions de travail. Plusieurs actions ont été tentées et plusieurs actions restent à venir…
Entrevue avec M. Sylvain Tremblay, messager à vélo et président de l’association des messagers à vélo de Montréal (AMBM). M. Nicolas Dalicieux vice-président et M. Vincent Courcy, vice-président.
Depuis combien de temps êtes-vous messager à vélo?
Sylvain Tremblay : Ça fait 7 ans cette année. Nicolas : Ça ferait 5 ans cette année mais j’ai été sur la liste noire depuis l’an dernier. Vincent : Ça ferait 7 ans et j’ai aussi été sur la liste noire l’an passé. Moi et Nicolas ne pouvons plus travailler dans ce domaine car les compagnies de messagers nous connaissent et ne veulent pas engager des employés qui voudraient améliorer leurs conditions et pour eux nous sommes des « faiseurs de troubles ».
En quoi consiste le métier de messager à vélo?
Notre job consiste à apporter des colis, enveloppes… d’un point à un autre de Montréal, en vélo et dans un temps souvent très court. Un client appelle la compagnie de messagerie pour un service urgent. Le répartiteur appelle le messager et le messager déplace ce document d’un point à l’autre. Nous recevons un petit pourcentage (commission) du prix chargé au client, ce qui peut nous donner seulement 0.75$ du voyage (0.75$|15 minutes). Ces services nous les faisons dans le temps promis quelles que soient la température et l’intensité de la circulation. C’est donc très dangereux. Nous sommes constamment sous pression et nous devons éviter toutes les pertes de temps en prenant des risques calculés. Il y a aussi plusieurs autres tâches essentielles à faire pour notre travail et pour lesquelles nous ne sommes pas rémunérés. Il faut préparer et réparer notre vélo, acheter le matériel nécessaire ( vêtements, pièces…) etc.…
Quel est votre statut d’emploi? :
Nous sommes de faux travailleurs autonomes.
Qu’est ce que cela signifie?
Un exemple parfait pour décrire le vrai travailleur autonome est l’électricien. Il fixe lui-même ses prix, il fait son horaire, il n’a aucun lien de subordination ( aucun intermédiaire entre le client et le travailleur) et il décide des outils de travail qu’il utilisera. Pour nous, ces quatre règles sont violées régulièrement. La compagnie fixe notre commission et notre horaire, elle achète le matériel qu’elle nous impose et qu’elle nous revend en se faisant du profit et il y a un lien de subordination. Par contre, aux yeux du Ministère du revenu, nous sommes de vrais travailleurs autonomes. Nous devons payer nos impôts comme eux. Nous n’avons pas le droit au chômage et nous payons toutes les charges des employeurs...
Quelles sont vos conditions de travail?
Extrêmement difficiles et elles se sont détériorées depuis les quinze dernières années. Le salaire est très précaire et instable. Les trois quarts des employés n’obtiennent même pas le salaire minimum. Nous n’avons pas droit aux congés fériés, ni aux vacances payées (et si c’est à nos frais, nous risquons de nous faire remplacer), ni aux congés maladie. Nous ne profitons pas des avantages sociaux, ni de la protection en cas d’accident. Nous n’avons aucune sécurité d’emploi et on ne nous reconnaît pas l’ancienneté…
Il existe environ trente compagnies de messageries à vélo à Montréal. Avec le système capitaliste dans lequel nous vivons, les compagnies doivent offrir des prix concurrentiels. Si les tarifs baissent, elles engagent plus de messagers pour offrir le service concurrentiel. Ainsi, il y a moins de travail pour les messagers et moins d’argent pour chacun. Tout le monde prend sa petite part du profit et nous sommes les derniers de la ligne. Aussi, si un employé veut avoir de meilleures conditions, s’il est un peu plus lent, s’il n’est pas aimé par le répartiteur… il n’obtient pas d’appel du répartiteur ou il accomplit les voyages difficiles. Dans certaines compagnies on engage des chauffeurs de véhicules qui font le même travail que nous. Ceux-ci sont souvent payés à la semaine; alors la compagnie leur donne les voyages les plus payants et celle-ci peut ainsi garder le profit car elle n’a pas de commission à sortir de ses poches.
Qu'est ce que vous avez fait jusqu’à maintenant pour améliorer vos conditions?
On a commencé par des soirées aux « Foufounes Électriques ». Les messagers se rencontraient là. Ça nous a permis de rencontrer plusieurs messagers de différentes compagnies. En automne 2000, il y a eu la réunion initiatrice de l’association des messagers à bicyclette de Montréal (AMBM.) Ce regroupement a ensuite organisé plusieurs courses et un journal « Le messager de Montréal »
Une marche à la mémoire de Nicolas Barkelay (garçon happé par une voiture pendant son travail).
Une présentation à la CSN et des conférences dans des organisations syndicales et populaires, une rencontre avec Mme Susan Heap (spécialiste en droit du travail). Des participations au FDNS pour la réforme de la LOI sur les Normes du travail.
Plusieurs parutions dans les journaux, un essai de plainte aux Normes du Travail contre Messagex,.
Une étude sur les pistes de solutions envisageables, une campagne syndicale.
L’obtention d’un local.
Prise de position à la commission sur le Virage à Droite au Feu Rouge.
Rédaction d’un mémoire contre le virage à droite.
Dépôt de plusieurs demandes d’accréditation avec le STTP au CCRI pour certaines compagnies.
Rédaction du journal « la Chronique des Courriers ».
Manifestation anti-teamstears (syndicat patronal utilisé par les compagnies pour contrer le syndicat des messagers).
Réunion officielle de l’AMAMM (Association des Messagers en Automobile du Montréal Métropolitain).
Entrevue aux Francs-Tireurs à Télé Québec…
Combien de personnes êtes-vous dans l’association?
Nous sommes environ 300 membres au total et 10 membres plus actifs.
Qu’est ce que vous trouvez le plus difficile dans votre lutte?
La lenteur. Chaque processus est très long. Ça nous a pris environ six mois à tout étudier : les plaintes aux normes, le processus de syndicalisation… ce sont de lourdes machines qui roulent lentement. Pendant que tout est lent, le roulement de personnel lui, est très rapide.
Quelles sont vos motivations à continuer malgré ces difficultés?
L’amour du métier! La conviction que ces conditions sont inacceptables et qu’on doit les changer. Nous sommes devenus un symbole. Nous sommes les premiers faux travailleurs autonomes à nous être rendus aussi loin dans cette lutte. De savoir que si tout le monde se dit qu’on accepte ces conditions sous prétexte qu’ils auront mieux plus tard, rien ne va changer et les conditions vont se dégrader.
Comment voyez-vous la suite?
Nous espérons accréditer toutes les compagnies et pouvoir négocier quelque chose. En attendant, on va continuer les courses, les participations à d’autres regroupements et nous réfléchissons à certains moyens de pression que nous pourrions prendre sans risque pour les travailleurs.
Félicitation à vous pour votre ténacité dans la lutte. Vous démontrez qu’au nom de la justice, de la dignité et du bien commun, il est possible d’améliorer la société. Bonne chance pour la suite! Tenez-nous au courrant!
Carole Lavoie
JOC Nationale du Québec
Commentaire de cpetiteplume ( http://cpetiteplume.vip-blog.com (01/10/2005 06:02) :
tres bon sujets bonne continuation bisous
|
| |
|
|
|
|
|
|
|
TRAVAIL ET VACANCES : COMBIEN EN DURÉE?
28/09/2005 04:45
La JOC du Québec depuis plusieurs années a étudié la Loi des normes minimales du travail pour identifier les failles qui s’y trouvaient par rapport à la réalité de travail de la jeunesse travailleuse. Ou les jeunes travaillaient trop ou les jeunes ne travaillent pas assez longtemps ou les jeunes tout en travaillant n’avaient pas de temps pour se reposer.
Dans les paragraphes qui vont suivre, nous retrouvons des comparaisons avec des lois du travail d’autres pays face au temps de travail, face au temps de repos. Ceci n’est qu’un bref aperçu des distinctions qui peuvent être identifiées parmi les lois du travail qui existent à travers le monde. Dû au contexte du Québec, je me suis référé aux pays d’Europe par le fait qu’ils sont des nations industrialisés et post-industrialisés, aux États-Unis et au Mexique par le fait que le Québec est lié avec eux par l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) et une mention spéciale au Royaume-Uni pour l’influence britannique du passé du Canada. Quelquefois, certaines lois de pays en voie de développement ont attiré mon attention.
La durée normale de travail
La durée normale de travail par jour est dans un grand nombre de pays 8 heures par jour dans leur loi du travail. Le Code du travail canadien le mentionne, la Loi des normes minimales du travail au Québec ne définit pas noir sur blanc cette durée par jour.
Quant à la semaine normale de travail est de 40 heures dans une majorité de pays également. Quoiqu’on dise sur la tendance de réduire le temps de travail, seule-ment quelques pays européens comme la France ont défini selon certaines professions une semaine plus réduite (35 ou 39 heures). Elle met d’ailleurs une limite d’heures de travail à ne pas dépas-ser dans les contrats de travail : maximum 1607 heures/an.
Les États-Unis dans leur loi du travail définissent que les employés ne doivent pas être au travail plus de 40 heures par semaine sans recevoir au moins une fois à une fois et demi leur taux de salaire régulier pour les heures supplémentaires. Cependant, ils ont une façon assez particulière de définir la semaine de travail :
« Une semaine de travail est une période de 168 heures durant 7 périodes de 24 heures consécutives. Elle peut commencer n’importe quel jour, à n’importe quelle heure du jour établie par l’employeur»
D’ailleurs dans les trois dernières décennies aux Etats-Unis, on a calculé la moyenne de semaine de travail par famille (avec enfants) où les deux conjoints travaillent. Cette moyenne équivaut à travailler 83 heures/an par famille, une augmentation de 15 semaines depuis 1969. Conséquemment, l’augmentation du revenu annuel familial aux Etats-Unis est due au résultat des heures de travail accomplies, non à l’augmentation du taux de salaire de l’heure. Un rapport de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) de 2001 a découvert que les travailleurs-ses des États-Unis mettent plus d’heures au travail (en moyenne 1979 heures au cours de l’année 2000) que leurs pairs des au-tres nations industrialisées. Ex. ils font 137 heures de plus par année que les Japonais, 260 heures/an de plus que les Britanniques et 499 heures/an de plus que les Allemands.
Parlons heures supplémentaires
On calcule les heures supplémentaires comme tout le temps qui excède la semaine normale de travail. Dans la plupart des pays, on les paie de 1 à 1 ½ fois ou on les compense avec du temps de repos équivalent pris dans le temps de travail. On note cependant de l’originalité dans certains cas :
² En Malaisie, le temps supplémentaire est défini comme le nombre d’heures de travail qui dépasse les heures normales de travail par jour.
² Au Brésil, on a modifié en 1998 la loi pour utiliser un système de compensation pour des heures supplémentaires plus flexibles. Une banque d’heures est mise sur pied dans l’entreprise pour réduire la durée du travail dans des périodes creuses d’activités, sans réduction de salaire, en gardant un crédit d’heures à être utilisées en période de haute activité, limitant cependant la journée de travail à 10 heures par jour.
² Aussi avec le prétexte de préserver la santé des travailleurs-ses (et garder un niveau de productivité acceptable), on limite le nombre d’heures supplémentaires annuellement : 220 heures supplémentaires/an en France ou 250 en Italie.
Plusieurs lois du travail mettent un plafond de 48 heures par semaine maximum tenant compte des heures supplémentaires. Malgré cette mention dans la loi britannique par exemple, environ 8 % de la main-d’œuvre totale déclarent travailler plus de 55 heures/semaine, 3,2 % plus de 60 heures/semaine et 1 % plus de 70 heures/se-maine. Des cas semblables ne sont pas rares puisque les concept de journée et semaine normale de travail s’appliquent pour un seul em-ploi. Que faisons-nous des travailleurs-ses qui ont plus d’un emploi? Quelle est la norme? Le besoin d’argent pour le salarié demeure la règle et ce, pour obtenir un revenu afin d’assumer ses besoins de subsistance.
Temps de travail versus temps de vacances
Le Québec a une économie comparable aux autres pays industrialisés mais en Amérique du Nord, on ne semble pas avoir besoin d’autant de vacances que nos pairs européens. La Fair Labor Standards Act aux États-Unis ne prévoit pas de paiement pour du temps non travaillé. Un avantage comme les vacances est une question à régler entre l’employeur et l’employé (ou le représentant des employés). En réalité, il y a des lois du travail dans chaque état des États-Unis où sont rajoutées des précisions. Sur un formulaire modèle pour élaborer des contrats de travail dans le Maine, on mentionne certains critères de temps de vacances qui s’accomplissent dans les faits. Regardons le tableau ci-après tout en comparant avec les droits aux vacances accordés dans d’autres pays:
Pays
|
Durée de travail
|
Durée de vacances
|
Paiement
|
Maine (E-U)
|
Moins d’un an de service
|
Aucune vacance
|
|
|
Après un an de service
|
1 semaine (40 heures)
|
Salaire normal pour jours de vacances
|
De 2 à 5 ans de service
|
2 semaines
|
A partir de 10 ans de service
|
3 semaines
|
Mexique
|
Moins d’un an de service
|
En proportion du nombre de jours de travail dans l’année
|
Salaire normal pour jours de vacances + une prime qui correspond à pas moins de 25% de ce salaire pour jours de vacances
|
De 1 à 4 ans de service
|
6 jours ouvrables après un an et augmente de 2 jours à chaque année de service, max. 12 jours
|
4 ans et plus de service
|
On augmentera de 2 jours à chaque 5 années de service
|
Québec (Canada)
|
Moins d’un an de service
|
1 journée par mois de service
|
Salaire normal pour jours de vacances + 4 % du salaire annuel brut
|
De 1 à 5 ans de service
|
2 semaines (10 jours ouvrables)
|
Plus de 5 ans
|
3 semaines (15 jours ouvrables)
|
Salaire normal pour jours de vacances + 6 % du salaire annuel brut
|
Suisse
|
Moins d’un an de service
|
4 semaines X nb de mois ÷ 12 mois
|
Salaire normal pour jours de vacances + 8,33 % du salaire annuel brut
|
Plus d’un an de service
|
4 semaines (20 jours ouvrables)
|
Royaume-Uni
|
Du premier jour de travail
|
20 jours ouvrables
|
Salaire normal pour jours de vacances + 1/12 du salaire par mois travaillé
|
Belgique
|
Moins d’un an de service
|
2 jours par mois de service
|
Salaire normal pour jours de travail non travaillés + (85% du salaire mensuel X nb de mois ÷ 12 mois)
|
Plus d’un an de service
|
25 jours ouvrables
|
Salaire normal pour jours de vacances + 85 % du salaire mensuel
|
Norvège
|
Si l’emploi a commencé après le 30 septembre
|
6 jours ouvrables
|
Salaire normal pour jours de vacances + 10,2 % du salaire brut de l’année précédente
|
Si l’emploi a commencé le 30 septembre de l’année précédente
|
25 jours ouvrables
|
Suède
|
Si l’emploi a commencé après le 31 août
|
5 jours ouvrables
|
Salaire normal pour jours de vacances + 12 % du salaire brut de l’année précédente
|
Si l’emploi a commencé le 31 août de l’année précédente
|
25 jours ouvrables
|
France
|
Moins d’un an de service
|
2 ½ jours par mois de service
|
Salaire proportionnel au temps de vacances + 10% du salaire perçu dans l’année de référence
|
Plus d’un de service
|
30 jours ouvrables
|
Il y a la durée des vacances dans les pays d’Europe qui nous semblent alléchantes, minimum 4 semaines. Également, l’indemnité pour le temps de vacances est basée sur le salaire annuel brut en général mais les pourcentages sont parfois plus que le double de celui du Québec. On note également que certains pays sont plus attentifs pour les travailleurs-ses avec moins d’un an de service, mesure qui favorise les jeunes et leur réalité de premier emploi ou d’emploi à contrat à durée déterminée.
Contrat à durée déterminé : le tempo du temporaire
Que ce soit le travail à temps plein ou à temps partiel, depuis les 20 dernières années on a vu apparaître une autre variante au travail : la durée de l’emploi. La majorité des emplois auparavant était d’une durée indéterminée ; ce qui permettait une certaine stabilité pour le salarié lui per-mettant de bénéficier de certains avantages basés sur l’ancienneté.
Maintenant l’emploi avec un contrat à durée dé-terminée réduit les possibilités d’appliquer les règles en faveur des travailleurs-ses mentionnés-es dans les lois du travail. Dans quelques pays d’Europe dont la France, on a ajouté toute une partie dans la loi du travail qui concerne les travailleurs-ses avec un contrat à durée déterminée. On y indique que le contrat temporaire « ne peut avoir ni pour objet ni pour effet de pourvoir durablement un emploi lié à l’activité normale et permanente de l’entreprise. » Par exemple, si le contrat dure 6 mois et que l’entreprise poursuit la relation contractuelle après l’échéance, le contrat de travail devient un contrat à durée indéterminée, l’employé obtient une permanence.
(suite article suivant)
| |
|
|
|
|
|
|
|
Travail et vacances : combien en durée? (suite)
28/09/2005 18:13
Également à la fin d’un contrat à durée déterminée en France, « le salarié a droit, à titre de complément de salaire, à une indemnité destinée à compenser la précarité de sa situation. Cette indemnité est égale à 10% de la rémunération totale brute due au salarié, ou plus si c’est prévu dans une convention collective. (Code du travail français, Article L124-4-4).
La Confédération européenne de syndicats a négocié avec l’Union européenne des standards pour traiter également les travailleurs-ses à temps partiels et temps plein, temporaires, les travailleurs-ses à domicile, etc. Toutes ces négociations ne sont pas arrivées à une entente, seule celle sur le télétravail fut convenue. Une fois adoptées entre les parties, les pays de l’Union européenne doivent intégrer ces ententes dans leur loi du travail.
En somme, le Québec se trouve déchiré entre la tendance à la social-démocratie développée en Europe et sa situation géopolitique, voisinant les États-Unis avec leur politique néo-libérale. Les uns prônent la qualité de la vie humaine ; les autres misent sur la liberté de faire de l’argent. Comme la logique économique domine, la législation du travail passe en second. Il faut espérer trouver comme exutoire un équilibre entre la logique économique et sociale pour donner aux lois du travail leur juste mission, celles de protéger les travailleurs et travailleuses pour leur propre épanouissement.
Rédigé par Josée Desrosiers
Membre de l’équipe de soutien adulte
Sources :
§ http://europa.eu.int/comm/employment_social/labour_law/docs/version_finale_fr.pdf)
§ BRONSTEIN Arturo S., Pasado y presente de la legislación laboral en América latina, OIT, 1998 OIT, 1998
§ Gouvernement de la Norvège, Loi No 21, 29 avril 1998
§ Gouvernement de la Suède, Annual Leave Act, 1977 incluant les amendements jusqu’en 1999
§ Gouvernement français, Code du travail français
§ GREENHOUSE, Steven, “Going backward, New York Times, 1er septembre 2001
§ http:///www.ilo.org/dyn/natlex/natlex
§ http://pdf.rincondelvago.com/ley-federal-del-trabajo-de-1970_2.html
§ http://www.equality-office,ch/f2/dokumente/cabaret/franc.pdf
§ http://www.lawnet.com.my/lawnet/legalinfo.nsf/0/366b0586830ac08a482568d4003bb33d?OpenDocument
§ MERCIER, Rick, “Higher wages and more time off will become possibilities only if we demand them”, The Free Lance-Star, 1er septembre 2001.
§ U.S. Labor Department, Employment and Standards Administration, Wage and Hour Division, WH Publication 1282, Revised May 1992.
(1) U.S. Labor Department, Employment and Standards Administration, Wage and Hour Division, WH Publication 1282, Revised May 1992.
(2) http://www.dol.gov/elaws/faq/esa/flsa/006.htm
(3) http://www.uslegalforms.com/samples/US/US-00501.pdf
| |
|
|
|
|
|
|
|
Une équipe de travailleurs et travailleuses
01/10/2005 06:15
Le 14 avril 2005 je me suis entretenu avec Cindy St-Germain. Elle travail au Tim Hortons depuis 5 ans et elle participe à la JOCRSM depuis 4 ans. Cindy a fait partie d’une équipe de travailleur et depuis son expérience, elle n’a cesser de faire valoir ses droits au sein de son entreprise.
Depuis l’équipe des travailleurs de la JOCRSM, qu’est-ce qui t’a poussé à poser une ou des actions dans ton milieu de travail, c’est-à-dire au Tim Hortons ?
1- De savoir qu’il y a des moyens pour améliorer ses conditions, qu’on peu faire quelque chose, l’équipe m’a permit de me réveiller et de réfléchir aux possibilités que j’avais. D’apprendre à me défendre quoi ! Et ce que je vivais au travail ne me permettait pas de bien dormir le soir.
2- Es-tu la seule, à ton travail, à avoir commencer des démarches pour l’amélioration de vos conditions ?
Non, il y a deux autres filles ici qui ont décider d’engager des procédures.
3- Peux-tu nous expliquer les démarches que tu as accompli pour atteindre tes objectifs en ce qui a trait à tes conditions de travail ?
L’an passé j’ai réussi à avoir une augmentation de salaire et une promotion. En parlant avec mon patron je l’ai convaincu de ma valeur en tant qu’employer.
Mais peu de temps après j’ai changer de propriétaire (franchise) et de patron en même temps je suis tombé de bas quand j’ai apprit qu’il avait le droit légalement de me faire perdre tout ce que j’avais. Je n’ai pas changer de salaire mais mes temps de dîner n’était plus payer. J’ai décider d’aller parler avec le nouveau boss pour avoir mes heures pas payer et il ne voulait pas. Je suis aller ensuite parler avec l’agent de district (superviseur) et si je n’avais pas fait la menace de me plaindre aux Normes du travail jamais ça m’aurait été payé.
4- As-tu rencontré des obstacles ?
C’est plus des conséquences, il a changé mes heures de travail, m’a fait changer d’endroit de travail. En plus j’ai le droit à des représailles constantes. Il vient pour m’espionner, me dit constamment qu’il y a une caméra qui voit tout ce que je fais etc.. C’est très fatigant et pas drôle du tout.
5- Te sens-tu valorisée à la lumière de ce que tu as accompli au Tim Hortons en tant que jeune travailleuse ?
Oui je suis fière de moi, je ne me laisse pas marché sur les pieds, je préserve ma dignité !
En plus de savoir que mon action encourage les autres à vouloir se défendre c’est vraiment bien, c’est comme de partager mes connaissances. Je suis contente de savoir que d’autres personnes savent se battre pour leurs droits.
6- Est-ce que les jeunes de la JOC pourraient bien s’inspirer de ton action en milieu de travail ?
Oui, je crois mais il faut aussi que les jeunes sachent à quoi ils vont faire face, ce n’est pas une partie de plaisir. On doit être courageux, ça en vaut la peine, mais ça peut aller très loin et il faut être prêt avant de s’engager dans les procédures. La JOC c’est un bon départ pour eux parce qu’ils ont des ressources et des amis sur qui ils peuvent compter.
JOC Rive-Sud de Montréal
| |
|
|
|
|
|
|
|
EN OUTAOUAIS
01/10/2005 06:34
Moi, je travail depuis l’âge de 14 ans. J’Ai fait quand même beaucoup d’endroit comme : Tim horton’s , Quikie, Couche-tard, boutique de vêtements, kiosque d’articles usagés, casse-croûte, bingos, pizzerias etc. et tous ces employeurs ont un point en commun et bien oui « « l’exploitation » ».
Il n’y a eu aucun travail où j’ai été appréciée à ma juste valeur. Travail sous pression, pas d’horaires stables, stress, surplus de tâches, commencer 15 minutes avant ou finir 15 minutes plus tard, où j’étais pas payée, harcèlement verbal, changer mes horaires sans m’en avertir, temps supplémentaire pas payé, entraîner des employés au même salaire 7.45$ et non celui de la gérante 14.75$, travailler pendants 3 ans au même endroit avec une augmentation de 15 sous la 3ième année, et je pourrais continuer pour longtemps encore.
À ce moment là je pensais que ce que je vivais était normal, parce que je ne connaissez pas vraiment mes droits. Une journée j’arrive à la cafétéria de l’école où il y avait une session d’info sur l’action de masse 1999 de la JOC. Je suis allée et il y a eu un petit sketch où je me suis reconnue dans ce qu’ils dénonçait comme exploitation. C’est à ce moment-là de ma vie que j’ai découvert la JOC et j’ai tout suite compris que ce que je vivait n’était pas normal.
Je me suis impliquée à fond dès le début pour préparer l’action de masse, comité rallye-camping, comité loisirs, j’allas au soirées à thèmes, ciné-discussion, aux partys etc.
La JOC m’as permis de découvrir que je n’étais pas la seule à vivre ça, j’ai pris énormément de confiance et d’estime de moi et j’ai appris beaucoup des choses.
Les gens de la JOC c’est comme une grande famille bâtit sur le respect, la confiance, la fraternité, l’amour et où on peut tout dire sans jamais être jugé, au contraire ils sont avec nous plutôt qu’être contre nous. Depuis la première journée où j’ai commencé à m’impliquer, j’ai su que serait là jusqu’à mes 30 ans et je me disais souvent, un jour toi, tu vas être permanente à ton tour pour pouvoir aider les jeunes à faire valoir leurs droits.
J’espère qu mon article va vous aider à mieux connaître la réalité de travail et la JOC.
Je vous Souhaite à mon tour, d’avoir beaucoup de moments inoubliables comme j’en ai vécues.
Au plaisir de vous voir bientôt
Isabelle Raby
JOC Outaouais
| |
|
|
|
|